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Introspections et tergiversations d'un esprit troublé
3 septembre 2006

Le retour de la vengeance 36

Je n’ai plus fait mes devoirs depuis un certain temps. Je me suis flagellée deux fois et demi ce matin, pour la peine.
Mais mesdames, mesdemoiselles, messieurs, aujourd’hui je vous reviens [j’ai bien dit aujourd’hui, demain est un autre jour] ; en effet, n’ayant plus accès aux plaisirs de la masturbation sexuelle, je retourne m’adonner aux joies de la masturbation du cervelet.

Les principales causes de ma remarquable inactivité sont de l’ordre du bouleversement géographique, financier, sexuel et amoureux. Amoureux. C’est dingue comme je déteste ce mot. Amoureux.
Essaye encore.

Je ne suis pas très fière de moi. J’ai failli à ma mission principale : vivre seule.
Supair-man a encore frappé, avec une paire de fesse ravissante, armé d’un appartement qui l’est [presque] tout autant. Tenez vous bien, il est livré avec l’expérience, les diplômes, les qualités psychologiques [/psychiatriques] à la pointe de la technologie, deux pc, du matériel sexuel potentiellement fonctionnel, des cheveux, et les boissons. Le mode d’emploi n’est évidemment pas livré avec l’appareil, mais il est plug’n’play.

J’ai fait le terrible constat, lors du déménagement, que ma vie entière se tassait aisément dans deux cartons aux dimensions modestes. Et quatre DVD de donnée ; l’honneur est sauf.
Je suis euphorique : pour la première fois de ma vie, j’ai une adresse simple.

J’ai découvert la face cachée de ma pilule préférée : j’ai nommé feu mon stock de xanax. J’ai fait la connaissance de ce que l’on appelle communément le syndrome du manque.
Poo-poo-pi-doo.

J’ai redécouvert les joies des mauvaises ruptures. Celles où l’on se sent coupables d’on ne sait quoi. De ne plus aimer, sans doute. Ou d’en aimer un autre. Les deux.
Mais j’ai découvert par ailleurs que l’on pouvait profondément, platoniquement aimer un ancien conjoint. Et que cela pouvait perdurer.
Ô joie.

J’ai été confrontée à des concepts qui m’étaient inconnus : l’intégrité du corps et de l’esprit, par exemple. Prodigieuse découverte inutile. Non non, vous n’avez pas bien saisi : votre conscience et votre corps ne constitueraient qu’un seul ensemble indissociable. Une seule voix. Votre corps reflèterait votre conscience et vice-versa.
Traumatisant.

Période relativement empreinte d’aspirations mystiques. Fabriquez moi une asymptote absurde vers un infini qui plonge dans le néant.
Je vous disais que Supair-man possédait moult qualités : celle de réveiller en vous quelques espoirs incompréhensibles en fait partie.

J’ai pris conscience que les voies de mon clitoris étaient impénétrables. Celles de mon vagin [et du reste] un peu moins.
As de pique.

Les temps exigent que je me frotte aux administrations.
À moi, les joies des salles d’attente, où tout ce que l’on trouve à faire, c’est d’essayer de trouver la racine cubique du joli numéro inscrit sur ce précieux petit bout de papier. À moi aussi, le plaisir de côtoyer ces charmantes dames à l’humeur communicative. Le visage illuminé par les lumières des photocopieuses, les doigts que l’on devine agiles à force d’acrobaties dactylographiées, le regard vif, le ton coquin, le poil brillant, la guerre des pointes sèches. Je m’égare.
Ce monde est fabuleux.


Note subsidiaire : J’ai 20 ans, et je suis encore une petite fille.

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